La pêche à pied de loisir est l’une des activités les plus pratiquées sur le littoral français. Une étude effectuée par l’Ifremer et un institut de sondage français (BVA) évalue le nombre d’adeptes à plus de 1,8 millions. En quelques décennies, avec l’essor du tourisme et l’attractivité des littoraux, elle s’est développée fortement. L’engouement de la population pour les littoraux amène de nouvelles populations, un public essentiellement estival et familial, à s’adonner à ce loisir. Le développement de cette pratique nécessite d’être vigilant à ses interactions avec l’environnement pour que ce loisir perdure.
La pêche à pied de loisir est en interaction non seulement avec les espèces ciblées par l’activité mais également avec les habitats marins supports de l’activité. Les pêcheurs ont souvent une connaissance limitée de l’encadrement de ce loisir mais aussi de l’impact potentiel de leurs pratiques. Diverses études ont démontré qu’environ 80 % des pêcheurs à pied ignorent la taille minimum réglementaire de capture des espèces qu’ils récoltent. Ce manque de connaissance important des pêcheurs, analysé au travers d’études et publications scientifiques, et associé à une mauvaise pratique de l’activité peut avoir des conséquences sur la biodiversité, certains habitats fragiles et la qualité écologique des milieux marins littoraux.
Des mauvaises pratiques peuvent entrainer sur certains habitats marins, comme les champs de blocs intertidaux dont les pierres sont retournées, une perte de biodiversité allant jusqu’à 70 %. De plus, cette activité est souvent pratiquée de manière familiale ou individuelle. Les pratiquants sont généralement peu affiliés à une association. Ce public difficile à toucher en termes d’information et de sensibilisation motive donc un projet d’ampleur nationale associé à de nombreuses actions coordonnées localement par les acteurs du littoral.
Une information efficace des pratiquants peut donc permettre l’adoption des bonnes pratiques sur le long terme.
Enfin, les opérations tests, effectuées de manières non-coordonnées en France, ont démontré que la majorité des pratiquants étaient réceptifs à des actions visant à préserver les milieux naturels selon une approche permettant l’utilisation durable des ressources littorales marines par les générations actuelles et à venir.
Il faudra donc développer de nombreuses actions de sensibilisation et de communication afin d’améliorer la conscience environnementale et réglementaire des pêcheurs à pied.
Ce projet, d’une durée de 4 ans, est mené sur onze territoires pilotes.
Les territoires pilotes et les partenaires du projet
Ses objectifs :
Ces instances, créées spécialement au début du projet, mettront en place des moyens d’action pour gérer durablement l’activité en associant pêcheurs de loisirs et professionnels, élus locaux, ONG environnementales, services publics, scientifiques, etc. Elles s’appuieront sur une approche des écosystèmes permettant l’utilisation durable des biens et des services marins.
Le projet contribuera, grâce à la mise en place de diagnostics écologiques et de suivis, à définir les états initiaux sur chaque site étudié. L’efficacité sera évaluée grâce au suivi de l’évolution de l’état de santé des milieux et des espèces.
La prise en compte de l’environnement par les pratiquants pourra être évaluée tout au long du projet et utilisée comme indicatrice de la pertinence et de l’efficacité des actions.
En intégrant les services de l’État à la démarche de gouvernance du projet, il sera possible d’initier un travail d’harmonisation des réglementations françaises très nombreuses et hétéroclites qui ne facilitent ni leur compréhension ni leur application par les usagers.
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