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Espèces & habitats de l'estran

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Etrille

Nom scientifique
Necora puber

Autres noms
Draguenelle, demoiselle, chèvre, crabe cerise (Bretagne et Nord), Battant (Vendée), Bataillé (Charente-Maritime), etc.
Les appellations sont très nombreuses et variées selon les territoires !

Classification
Crustacés

Habitat
Vit en bas de l’estran et eaux côtières (jusqu’à -70 m). Cachée sous les rochers à marée basse.

Régime alimentaire omnivore
Prédateur qui se nourrit de poissons, de mollusques, d’étoiles et de limaces de mer. Parfois nécrophage.

Croissance rapide
Adulte à 1 an (3 à 4 cm), 12 mues la 1ère année puis 1 à 2 mues les années suivantes.

Longévité
6 ans (10 cm max.).

Un look inimitable

Ce crabe est facilement reconnaissable par sa carapace de couleur brun foncé, qui, contrairement à ses congénères n’est pas lisse : en effet avec son aspect de velours, cela lui vaut le nom de « crabe laineux » en Méditerranée. Toujours habiles, les anglo-saxons appellent ce crabe « Velvet swimming crab » : le crabe nageur en velours.

D’environ dix centimètres de large, grand maximum, cette carapace bordée d’épines à l’avant de la tête laisse entrevoir des yeux rouges « cerise ». Bien équipée de puissantes pinces noires aux reflets bleuâtres et armées d’épines de défense, elle se distingue des autres crabes par sa capacité à pouvoir nager sur de courtes distances grâce à une cinquième paire de pattes aplaties en forme de rames. Agressive et rapide, elle ne se laisse pas si facilement capturer : il faut être agile pour la débusquer sous les pierres où elle se cache en journée, mais aussi pour éviter ses redoutables pinces, aiguisées et puissantes. 

Grandir et se reproduire

Comme tous les autres crabes (et crustacés plus largement), l’accroissement de leur corps est rendu possible grâce à un phénomène cyclique appelé « la mue », au cours duquel l’animal « change de peau ». En se débarrassant de sa vieille carapace, que l’on appelle alors l’exuvie, le crabe se gonfle d’eau et « prend une taille » de plus, tout d’un coup. Cela peut prendre quelques minutes ou quelques heures… Il sera mou quelques jours, donc vulnérable, et ira attendre un moment à l’abri d’une roche que sa nouvelle carapace lui permette à nouveau de se protéger et de chasser. C’est un processus long et très énergivore pour les crabes !

L’étrille se reproduit à la belle saison. Le mâle alerté par les phéromones émises par les femelles juste avant la mue, en agrippe une entre ses pattes. L’étreinte peut être longue, environ une semaine, jusqu’à ce que la femelle soit réceptive : justement lorsqu’elle change de carapace. L’hiver, la ponte a lieu au large ; chaque femelle peut porter jusqu’à 200 000 œufs sous son abdomen. À l’éclosion, les larves nagent dans la colonne d’eau pour ensuite se métamorphoser en petites étrilles Une seconde ponte peut avoir lieu dans l’année au printemps. Chez d’autres crabes comme les Tourteaux, la femelle peut porter jusqu’à plus d’un million d’oeufs ! Pour autant, seuls un à deux individus atteindront l’âge adulte… D’où l’intérêt de relâcher les femelles !

Un habitat privilégié ?

Généralement, il faut compter sur une grande marée, lorsque le coefficient est supérieur à 90, pour voir de gros individus.L’habitat que l’étrille préfère est ce que l’on appelle le « champ de blocs » : sur l’estran rocheux, il s’agit d’espaces encombrés de rochers mobiles de différentes tailles. C’est un milieu particulier, fragile et où la pêche à pied peut avoir des conséquence si les blocs ne sont pas remis dans leur position initiale…

Pour en savoir plus :

Un air menaçant – CPIE MO

Etrille

Etrille – F. Delisle

La pince broyeuse – CPIE MO

Une belle étrille  – CPIE MO